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31 janvier 2013

Poètes ... (2)

Un poème de A. Lozeau.

SILENCE.

L'heure coulait comme un ruisseau, vive et divine,

Sous les arbres feuillus où tous deux nous rêvions ;

Et comme font les vrais amants, nous écoutions

Tout ce qui dans nos yeux attendris se devine.

 

Les mots ne rendent pas tout ce qu'on imagine.

Depuis que l'homme souffre en proie aux passions,

Ils trahissent, les mots ; et nous, qui le savions,

Nous gardions le silence où l'amour grave incline

 

Si nous pouvions ainsi, jusqu'au bout du chemin,

Nous dire nos secrets d'un geste de la main,

Nos peines d'un regard, nos bonheurs d'un sourire.

 

Et nous passer des mots, infidèles, petits,

Qu'on désavoue, à peine aussitôt qu'ils sont dits,

Comme ceux-là qu'ici, pour vous, je viens d'écrire!

 

Albert Lozeau (1879-1924) était un poète canadien. Immobilisé par la maladie (le mal de Pott : arthrite tuberculeuse de la colonne vertébrale) de 1896 à 1904, il passera à peu près toute son existence, confiné à son lit, recroquevillé sur lui-même par la maladie. « Je suis resté neuf ans les pieds à la même hauteur que la tête : ça m'a enseigné l'humilité. J'ai rimé pour tuer le temps, qui me tuait par revanche », écrira-t-il dans une lettre citée dans la préface de son premier recueil.

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